CONAKRY-Nous l’avions annoncé hier. L’inauguration de la maison du foutah, prévue les 23 et 24 décembre 2022 à Conakry divise les notables du foutah. Elhadj Ousmane Fatako Baldé, président de la coordination Haali poular et le Califat du foutah ne conjuguent pas le même verbe à propos de cette inauguration
Le 15 décembre 2022, le Calife Elhadj Mamadou Bano Bah, le collège des imams ainsi les héritiers des foyers islamiques se sont retrouvés pour plancher autour de la question et ont demandé aux fils ressortissants du foutah de ne pas s’associer à l’initiative en cours jusqu’à ce qu’un consensus soit trouvé. Ce vendredi, une rencontre similaire a eu lieu à Mamou, a-t-on appris. Ces notables restent inflexibles sur leur position. Le bras de fer persiste.
Qu’en dit Elhadj Ousmane Fatako Baldé ? Interrogé par un journaliste d’Africaguinee.com, le président de la coordination haali poular a fait une mise au point. Selon ce notable, il a pris toutes les précautions pour informer respectueusement le Califat, comme cela est de coutume, de l’inauguration de la maison du foutah.
Au téléphone, il précise que les travaux de construction de cette maison ont été lancés il y a de cela 35 ans et qu’il a fallu son arrivée pour achever les travaux. Elhadj Ousmane Fatako Baldé déclare ne pas comprendre pourquoi les autres sages tiennent tant au report. Explications.
« Il y a des échanges de courriers avec eux (le calife et les imams). Mieux, je les informés avec tout le respect. Mais si cela ne suffit pas, alors je ne sais pas quoi faire. C’est eux qui savent pourquoi ils veulent qu’il y ait une rencontre spécifique pour échanger autour du sujet, sinon d’habitude on ne le fait pas.
Depuis 35 ans, on était en train de construire cette maison, mais les travaux avaient du mal à finir. C’est quand je suis venu (à la tête de la coordination) qu’on a pu achever les travaux (…). Après la fin de la construction, je les d’abord informé que la maison est maintenant disponible. En plus, je les ai informés du programme qui a été pris pour son inauguration. Je ne leur ai rien demandé d’autre. Maintenant s’il faut encore qu’on se rencontre autour d’une réunion après que j’aie achevé les travaux, là je ne sais plus quoi faire.
C’est tout le Foutah qui m’a mandaté, ce n’est pas une démarche solitaire ou unilatérale. On avait des difficultés pour finaliser cette maison. J’ai lancé un appel demandant à toute la communauté, -ceux qui sont en Guinée ici et ceux qui se trouvent à l’étranger-, de contribuer afin qu’on puisse achever la construction de cette maison. Ce qui fut fait. Et, moi aussi j’ai rajouté ma contribution là-dessus pour terminer les travaux. Après ça, je pensais qu’on allait me remercier et féliciter pour avoir insuffler une nouvelle dynamique et non me dire qu’on n’était pas d’accord pour son inauguration. Donc, dans ce cas je n’ai rien à dire.
Je leur demande juste d’accepter le programme qui a été mis en place. Après on aura le temps de discuter du reste. Parce que je n’ai rien à leur dire de mal. En plus, c’est un bien commun à nous tous, personne n’est supérieur à l’autre autour de cette maison, on est tous égal. Mieux, je précise je ne me suis pas opposé ni à eux ni à la Communauté, je n’ai fait qu’exécuter les ordres. Maintenant s’ils disent que la maison ne sera pas inaugurée sans leur accord alors que je me suis déplacé pour qu’on discute sur le sujet et j’ai envoyé une délégation, c’est compliqué. J’ai envoyé aussi des courriers, mais si tout ça ne suffit pas, alors je ne sais plus quoi faire pour que ça marche. La maison du Foutah est un lieu de rencontre gratuite pour discuter de tous les autres programmes qui concernent la Communauté de manière gratuite ».
Guineesouverain avec africaguinee