Dans une lettre ouverte diffusée mercredi 18 septembre au soir par ses avocats, l’ex-président gabonais Ali Bongo demande à ses compatriotes de ne pas céder à l’esprit de vengeance contre sa femme et son fils, détenus depuis le coup d’État. Il reconnaît aussi les insuffisances de ses différents mandats et s’en présente comme le seul responsable.
Plus d’un an après le coup d’État qui a mis fin à son mandat présidentiel, Ali Bongo Ondimba sort du silence.
Dans une lettre adressée au peuple gabonais, l’ancien chef d’État annonce son retrait définitif de la vie politique et appelle à la libération de son épouse Sylvia et de son fils Noureddin, emprisonnés depuis les événements d’août 2023.
Il reconnait les insuffisances de sa présidence, et plaide pour une réconciliation nationale. Mais au Gabon, les avis restent partagés malgré le mea culpa de l’ex-président.
« Le fonds de son message n’est pas sincère. J’ai l’impression que son pardon est de manière intéressée. S’il était sincère, il devait commencer à demander qu’on libère aussi des gens que lui même, il a mis en prison », déclare Ballack Obame, ancien prisonnier politique.
« Je serais tenté de vous dire que si nous répondons avec le cœur ça risque d’être compliqué. Or, notre obédience chrétienne voudrait que nous pardonnions. Sauf que…c’est compliqué », lance Ludovic Roung.
Le riverain, Jerry Ndoye étant plus compréhensif, déclare : « Nous acceptons le pardon. Au Gabon, nous sommes unis. J’aimerais qu’on le pardonne et qu’on reparte sur de nouvelles bases. »
Néanmoins, la majorité des Gabonais soupçonnent la sincérité de la lettre d’Ali Bongo. Certains soulignent le fait que l’ex-président veuille uniquement faire sortir de prison, sa femme et son fils, au détriment de ceux qui l’accompagnaient, la Young Team, et des prisonniers politiques qu’il aurait lui-même fait prisonniers, durant ses mandats. AFP