Le projet MANSSAH initié par Monsieur Alain FOKA avec ses collègues et collaborateurs portant sur leur nouvelle vision d’une gouvernance pour l’Afrique francophone est salutaire.
Je voudrais dire que le mot MANSSAH me séduit, mais le contenu proposé est discutable.
Pour résumer leurs interventions, ils ont commencé à faire un diagnostic de la situation de nos pays d’Afrique francophone.
Ils ont dénoncé toute la puissance qu’occupent nos présidents africains, président de la République, chef suprême des armées, ils nomment presque à toutes les fonctions tout à vrai tous ces titres sont trop pour une seule personne.
Ils ont aussi rappelé les moments douloureux et sombres que nous avons vécus de l’esclavagisme à la révolution industrielle, la colonisation, la décolonisation, les indépendances, le procès des indépendances et enfin le processus de démocratisation de nos pays.
Ils se sont également questionnés sur le rôle de l’armée dans une République républicaine.
Ils ont également rappelé l’importance de garder notre identité culturelle et la place qu’occupe la chefferie traditionnelle dans nos sociétés.
Les membres de MANSSAH souhaiteraient que le poste de président de la République soit supprimé et remplacer par un conseil de sage.
Monsieur FOKA souhaiterait que nous soyons gouvernés par un homme fort, car selon lui sans un homme fort, on ne peut pas avoir des institutions fortes. Ils ont aussi proposé un parlement monocaméral.
MES CRITIQUES IDÉOLOGIQUES : pour moi, un parlement monocaméral est dangereux dans certains pays africains. Ce n’est ni au président ou parlement d’être fort sans quoi les germes d’une dictature ne seront éradiqués.
Pour moi, si nous pouvons donner de la valeur à nos sages et à nos religieux, nous pouvons le faire autrement, en quoi faisant par exemple.
Pour moi, nous pouvons consulter volontiers les religieux et les sages.
Je donne un exemple banal : on peut créer un conseil de sage dans nos constitutions, leur rôle se limitera à quoi ?
LE ROLE DES SAGES : sera de contrôler la conformité des lois et des décisions du gouvernement. Les sages pourraient veiller à la régularité des élections, ils pourraient être saisis pour émettre un avis sur certaines situations, pour moi le pouvoir ne devrait pas être confié spécialement aux sages.
AXE DE SOLUTION : même si les sages sont nommés par une institution que ça soit par le gouvernement ou le Parlement, on peut leur octroyer un « statut indépendant dans les constitutions » et que leurs décisions ne soufreront d’aucun recours en cas de consultation sur un sujet national ou international.
Il est tout à fait possible de leur donner de la valeur même s’ils sont nommés. Voilà pour moi une place qu’on pourrait donner à nos sages dans nos pays.
PARTIS POLITIQUES : Les initiateurs de MANSSAH ont également critiqué la prolifération des partis politiques dans nos pays. Pour eux, cela exacerbe et engendre des clivages socio-politiques. Tout à fait vrai.
La création des partis politiques est réglementée avant d’obtenir un agrément d’existence dans un pays.
Le nombre d’existences des partis politiques n’est pas un problème, le problème ce qu’il n’y a pas de règle honnête sur les élections, car si une élection est inclusive, transparente, la disparition des partis se fera de manière automatique. C’est la règle électorale qui tranchera sur la réduction du nombre des partis politiques dans nos pays.
Ils ont aussi fait une comparaison des coups d’état jusqu’à proposer de codifier les coups d’états. C’est très dangereux de proposer des solutions de ce type car l’article qui donnera la latitude à un groupe de personnes d’opérer un coup d’Etat est porteur d’autres germes surtout pour les personnes malintentionnées ou la malhonnête est l’oxygène de vie dans nos pays pour la plupart.
Ils ont donné l’exemple sur le coup d’Etat fait par le Général DEGAULLE en France. Les membres de Manssah n’ont pas dit que le général DEGAULLE avait été critiquer par l’opposition d’alors tout a été dit dans l’essai paru en 1964 de François MITERRAND.
Pour RENE COTY, le Général DEGAULLE a été le plus illustre des Français, le libérateur de la patrie, l’homme qui a écarté le spectre de la guerre civile en France.
Alors faite une étude comparative de ce coup d’état en France et des coups dans la sous-région au sahel où il y a les kidnappings,les arrestations arbitraires ou la justice est à double tranchant.
Supprimer le poste de président de la République et le remplacer par un pouvoir exécutif fort puissant n’est pas la solution, l’histoire de nos royaumes et de nos empires nous a démontrés les faiblesses de ce modèle d’organisation politique.
Professeur BANO, a expliqué pour le cas de la Guinée, quel modèle d’organisation politique, nous devons utiliser pour sortir notre pays dans cercle vicieux d’incertitude. Je précise qu’il est tout à fait possible de remettre en cause la théorie de professeur BANO BARRY, car la limite et la critique d’une théorie constitue le point d’une nouvelle théorie selon les épistémologues.
EN CONCLUSION : la plupart des interventions des membres de MANSSAH ont mis l’accent sur les problèmes. Le diagnostic, la solution proposée, je l’entends tous les jours dans les médias GG, FIM, ÉVASION, et même dans les quartiers.
Pour moi, les ateliers MANSSAH doivent être gratuits sous forme d’un brainstorming, un vrai cercle de réflexion, un think tank pour trouver des solutions.
Si les ateliers MANSSAH sont payants alors aux membres de MANSSAH de nous proposer des solutions idoines.
Ma question d’ouverture, je voudrais savoir avec MANSSAH les sages est ce que c’est selon l’âge ? Ou selon l’expérience ?
Amadou BAH Analyste socio-politique et Diplômé de Sciences Po Grenoble