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Cannes 2023 : Ramata-Toulaye Sy vise la Palme d’Or avec « Banel et Adama »

C’est avec le sourire que Ramata-Toulaye Sy s’est présentée devant les journalistes à Cannes samedi, pour parler de ‘’Banel et Adama », son premier film, en lice pour la Palme d’or.

Benjamine de la compétition à 36 ans, la réalisatrice franco-sénégalaise est aussi l’une de sept femmes qui briguent la récompense suprême sur la croisette.

Celle qui a affuté ses armes sur les bancs de l’école de cinéma de la Fémis. Elle avait à cœur de créer une nouvelle version de la femme africaine. Aux antipodes des clichés.

« Tout ce que je voulais petit à petit, c’est vraiment déconstruire, déconstruire toute cette vision de l’Afrique qu’on a, même sur la place de la femme par rapport à Banel. Et c’est pour ça que c’est un personnage antipathique. Ce n’est pas la femme africaine, noire, très lisse, oppressée, qui recherche de l’aide, qu’on attend. Banel, je sais qu’elle est très antipathique et beaucoup de personnes ne peuvent pas l’aimer et tant mieux. C’est complètement assumé et c’est aussi pour ça qu’on voulait aussi déconstruire tous les codes qu’on savait du cinéma et de l’Afrique. », raconte la ^réalisatrice franco-sénégalaise.

Alors qu’elle ne postulait que pour la catégorie ‘’ un certain regard’’, son film a finalement été retenu pour la compétition officielle. Une surprise ? Peut-être pas, au regard de son parcours dans le 7e art.

« La compétition, on ne s’y attendait pas. On est à Cannes. On est en compétition, c’est un premier film, c’est un film africain, c’est un film pas attendu. Je sais que dans les articles, on dit toujours +qui est-elle ? On ne la connaît pas ». Mais moi, je me connais, je suis là depuis longtemps. Je travaille et j’ai travaillé pour être là. Je n’ai pas atterri là hier en fait. J’ai fait des études de cinéma, j’étais à l’université, j’ai fait la Fémis, j’ai co-écrit des longs. Donc vous ne me connaissez pas. Mais aujourd’hui, vous me connaissez. », explique Ramata-Toulaye Sy.

 »Banel & Adama », c’est l’histoire d’un jeune couple dont l’amour est mis à rude épreuve par les traditions de leur village, situé au nord du Sénégal, à la frontière de la Mauritanie. L’intrigue pourrait se dérouler dans les années 1950 comme dans les années 2020, souligne la réalisatrice née en région parisienne de parents sénégalais.

Guineesouverain avec africanews

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