Depuis quelques jours, une nouvelle scène semble se dessiner en Guinée, avec l’apparition du « Collectif des anciens ministres du CNRD ». Présenté comme un regroupement d’anciens cadres du gouvernement de transition, ce collectif suscite des interrogations légitimes quant à ses motivations et ses réelles intentions.
Derrière une façade de patriotisme, se cache une entreprise de propagande visant à reconquérir la confiance d’un peuple qui les a déjà jugés sur leurs résultats… ou plutôt leur manque de résultats.
Ces anciens ministres, loin d’être des modèles d’efficacité, ont souvent été pointés du doigt pour leur gestion approximative et leurs échecs à impulser les réformes nécessaires dans leurs domaines respectifs. En dépit des moyens mis à leur disposition, leur passage dans les hautes sphères du pouvoir n’a laissé qu’un goût amer : absence de politiques structurantes, projets avortés et un fossé grandissant entre les aspirations du peuple et les actions gouvernementales. Comment expliquer qu’après avoir échoué à répondre aux attentes, ces mêmes cadres se repositionnent aujourd’hui pour reconquérir la confiance d’un peuple qu’ils ont négligé ? La réponse semble évidente : le maintien de leurs privilèges au détriment de l’intérêt collectif.
Le président Mamady Doumbouya, en quête de légitimité populaire et d’une gouvernance exemplaire, doit se méfier de ces sirènes qui cherchent à le séduire par des discours flatteurs et des promesses vides. L’histoire récente de la Guinée regorge d’exemples où des chefs d’État ont été induits en erreur par des individus motivés par leurs propres intérêts. Ces derniers, une fois revenus aux affaires, se montrent plus préoccupés par la consolidation de leurs acquis que par la construction d’une Guinée prospère et unie.
En se lançant dans une campagne de propagande déguisée, ces anciens ministres risquent de compromettre la dynamique de changement impulsée par le président Doumbouya. Ils véhiculent un discours populiste, sans réelle stratégie ni solutions concrètes pour relever les défis économiques, sociaux et politiques auxquels le pays est confronté. Ce collectif s’érige en donneur de leçons, prétendant détenir les clés de la réussite après avoir contribué à creuser les failles dans la gouvernance. Leur discours, basé sur des slogans creux et une pseudo-expertise, contraste avec les attentes des citoyens qui réclament des solutions concrètes et une rupture totale avec les pratiques du passé.
Face à cette nouvelle tentative de manipulation, le peuple guinéen doit rester vigilant. Il est impératif de rappeler que la crédibilité ne se décrète pas: elle se construit par des actes tangibles. Ces cadres, marqués par l’inefficacité, ne peuvent prétendre incarner le renouveau qu’ils ont eux-mêmes freiné parmi lesquels certains n’incarnent aucune valeur morale, les images obscènes sur passé en font foi.Le président Mamady Doumbouya est à un tournant crucial. Entouré de conseillers compétents et sincères, il peut éviter les pièges tendus par ces anciens ministres, désormais devenus propagandistes. Il est essentiel qu’il privilégie l’écoute des forces vives de la nation, des jeunes, des femmes et des experts dévoués à la cause nationale.
Ce Collectif des Anciens ministres du CNRD n’apparaît que comme une tentative désespérée de certains cadres de s’accrocher à un pouvoir qui leur a déjà échappé. Il appartient désormais aux Guinéens et à leur président de discerner les véritables artisans du changement de ceux qui, sous des airs patriotiques, ne poursuivent que leurs propres intérêts.
Ibrahima Sory KEÏTA a pour Guineesouverain.com