1) Le contexte historique ou la genèse du Conflit.
Le conflit israélo palestinien résulte d’un désaccord permanent entre les nationalistes juifs ( Israël) et les nationalistes arabes; Après l’empire ottoman . En 1917 le territoire palestinien demeure sous administration coloniale britannique. La naissance et la propagation du sionisme une idéologie juive qui prône le retour des juifs en territoire palestinien est l’une des causes qui exacerbent les tensions et les oppositions du monde arabe notamment des palestiniens à Israël. En outre le conflit israélo palestinien reste aussi une guerre religieuse entre les communautés juives d’Israël et les musulmans palestiniens. Chacune de ses parties entend faire prédominer sa confession religieuse au proche Orient tout en ayant comme capitale Jérusalem qui constitue un lieu sacré et historique des trois religions révélées, ainsi suite aux énormes exterminations des juifs lors de la 2e guerre mondiale par le nazisme d’Hitler; le colonisateur britannique décide de remettre la résolution du conflit israélo palestinien entre les mains des nations unies.
C’est en 1947 que l’organisation des nations unies ( ONU) décide du partage du territoire palestinien avec la création de L’Etat d’Israël le 14 mai 1948 reposant sur 56% du portion territoriale contre 44% en faveur de la Palestine. Ce partage inéquitable sème déjà les germes d’une frustration et une féroce contestation des palestiniens soutenus par la plupart des États Arabes. L’Etat hébreux lui , est appuyé par les États unis à travers un important Arsenal de défense. Par ailleurs en 1967 , L’Israël profitera de la guerre des six jours pour annexer de nombreux territoires des pays arabes et une bonne partie de la Palestine dont Jérusalem est, et la Cis-jordanie demeurent occupés de nos jours. Cette installation de colonies juives désapprouvée par la communauté internationale influence considérablement la géopolitique internationale notamment au proche Orient.
2) les pommes de discordes ( les enjeux)!
-La Reconnaissance des deux États .
Les israéliens préconisent que les palestiniens reconnaissent Israël comme un État juif avec toutes les conséquences qui en découlent. De même la Palestine elle aussi sollicite d’être reconnue par Israël comme étant un État arabo musulman. Cependant ni l’un, ni l’autre ne partagent vraiment cette idée avec une profonde conviction. Et aucune des parties n’entend être la première à officialiser cette reconnaissance.
– Le sujet des frontières
Israël veut à tout prix conserver et maintenir le territoire qu’il occupe et ses colonies ( territoires annexés) arrachées à la suite des invasions successives. Et pourtant L’un des combat de l’autorité palestinienne et des recommandations de la communauté internationale demeure l’arrêt et le retrait d’Israël des colonies avec la restauration des limites frontalières à celles qui existaient avant 1967.
– l’épineux cas de Jérusalem
Encore appelée Ville trois fois saintes, Jérusalem occupe une place de choix dans les trois(3) religions révélées ( le judaïsme, le christianisme et l’islam). Elle comporte plus d’une cinquantaine de lieux saints parmi lesquels l’église du saint sépulcre pour les chrétiens. C’est par Jérusalem que les chrétiens attendent le retour du messie ( Jésus) après sa montée au ciel. Quant aux juifs le mont du temple et le temple de Jérusalem constituent des lieux sacrés de prière et de pélerinage dans le judaïsme. De même à cet endroit se trouve la mosquée Al Aqsa théâtre de violents affrontements ces dernières années . Elle est considérée comme le 3e lieu le plus important de l’islam après la Mecque et Médine. Compte tenu de ces facteurs religieux les deux antagonistes ( Israël et Palestine) voudraient en faire leur capitale. Actuellement Israël exerce un contrôle casi-absolu des lieux saints. Néanmoins il n’exclut pas d’octroyer une portion à la Palestine pour en faire sa capitale. L’ironie de l’histoire est que la capitale d’un État supposé indépendant restera contrôlée par l’ennemi numéro un ; naturellement la Palestine refuse catégoriquement une telle option.
– La démilitarisation de l’Etat palestinien ;
Plusieurs résolutions de L’ONU et des accords entre les deux belligérants sous l’égide de la communauté internationale recommandent la création et la cohabitation de deux États comme solution durable au conflit. Mais Israël souhaite un État palestinien démilitarisé. C’est à dire sans une armée donc dépourvu de moyen de défense. Une offre difficile à accepter et très absurde selon la Palestine. Car en terme juridique et politique la souveraineté d’un État se symbolise et s’exerce à travers la force militaire. Un État sans défense n’en est vraiment pas un. Au fond la position d’Israël s’explique par la crainte de l’équilibre des forces et la capacité de nuisance qu’aurait la Palestine ultérieurement surtout avec le soutien du monde arabe, à l’image de l’Iran et la Turquie.
– la question des réfugiés.
Depuis un bon moment Israël rejette toute possibilité pour les réfugiés palestiniens de s’établir sur son territoire. Cette position révèle d’une part l’absence d’humanisme d’Israël; d’autre part derrière cette méchanceté de Tel Aviv se cache une réelle attitude raciste. Israël ne veut pas davantage accueillir des arabes musulmans sur son sol ;puisque ça fait un bon moment qu’il cherche à se débarrasser des minorités arabes ( environ 20% de sa population) établies en Israël qui sont déjà très malmenées par des actes de racisme. Ces populations même si , elles jouissent de la nationalité israélienne, elles pensent, réfléchissent et se comportent en palestiniens.
– Le Hamas :
Tout comme le Fatah, le Hamas est un mouvement politique et militaire qui se bat pour la libération de la Palestine. Il compte une branche armée qui est responsable régulièrement de tirs de Roquettes sur le territoire israélien. C’est lui ( le Hamas ) qui est responsable de l’attaque surprise sur Israël ce samedi 07 octobre 2023 avec d’énormes prises d’otages. Son objectif c’est d’obtenir l’anéantissement d’Israël et la fondation d’un État palestinien Arabo musulman libre ayant pour capitale Jérusalem. Voilà pourquoi l’Etat hébreux le considère comme un ennemi voire un groupe terroriste à combattre par tous les moyens. Le Hamas bénéficie de plusieurs soutiens au Moyen-Orient dont le Hezbollah libanais ( parti politique et groupe paramilitaire du Liban) et L’Iran qui lui fournissent armes, munitions et argent.
À l’heure actuelle la grande inquiétude reste jusqu’où et quand va s’étendre la riposte d’Israël avec quelles conséquences pour la Palestine ? Quelle sera l’attitude des acteurs comme l’Iran, la Turquie, les émirats , l’Arabie saoudite, L’Égypte et les États-Unis ?
Enfin j’espère que cette modeste contribution permettra à certains compatriotes Guinéens de se faire une idée du conflit latent entre Israël et Palestine.
Ibrahima M’bemba Bah Analyste et consultant politique.