Charles Blé Goudé, pilier du régime de l’ex-président Laurent Gbagbo, a affirmé mercredi qu’il comptait « gouverner la Côte d’Ivoire un jour », après avoir été acquitté par la justice internationale et être rentré dans son pays.
« Je reviens comme un acteur (politique) principal, je suis Charles Blé Goudé qui cherche à gouverner la Côte d’Ivoire un jour, la Côte d’Ivoire a besoin de moi et j’aimerais participer aux prochaines joutes électorales », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Abidjan, la première depuis son retour il y a six semaines.
« Quand je dis que demain je vais diriger la Côte d’Ivoire, je ne plaisante pas », a-t-il poursuivi.
Charles Blé Goudé, d’abord exilé au Ghana où il a été arrêté en 2013, a été définitivement acquitté en mars 2021 par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye de crimes présumés pendant la crise post-électorale de 2010-2011, comme Laurent Gbagbo.
A l’époque, la victoire à la présidentielle d’Alassane Ouattara, contestée par Laurent Gbagbo, avait débouché sur une crise qui avait fait quelque 3.000 morts.
M. Blé Goudé, 51 ans, a fait son retour dans son pays le 28 novembre 2022, avec l’aval des autorités d’Abidjan, mais reste sous le coup d’une condamnation en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise post-électorale.
Une décision de justice qui lui interdit de se présenter aux élections.
« Je souhaite que soient annulés les 20 ans de prison contre moi, je ne sais pas quel rôle je vais jouer en 2025, je respecte la loi », a-t-il déclaré, en référence à la prochaine élection présidentielle.
Interrogé sur ses relations avec son ancien mentor Laurent Gbagbo, lui aussi de retour en Côte d’Ivoire depuis juin 2021, M. Blé Goudé a assuré qu’il n’y avait « pas de conflit » entre eux.
Charles Blé Goudé a lancé en 2015 son propre parti politique, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), et n’a pas rejoint le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation lancée par Laurent Gbagbo en 2021.
« Je suis un garçon libre et je compte le rester, il n’y a pas de rupture entre Laurent Gbagbo et moi, ceux qui espèrent un conflit ouvert peuvent revoir leur copie », a-t-il assuré mercredi.
Depuis son retour, les deux hommes ne se sont pas encore rencontrés.
AFP