Le débat d’orientation constitutionnelle dirigé par le Conseil National de la Transition (CNT) se poursuit à Conakry. Ce, afin de doter la Guinée d’un document fiable en tenant compte des préoccupations de l’ensemble des populations. Après le passage de plusieurs entités, c’est le tour de l’Association des magistrats de Guinée (AMG) d’apporter son grain de sel à l’édifice (nouvelle constitution).
D’entrée, Abdoulaye Israël Kpoghomou, secretaire général déclare.
«L’AMG recommande aux conseillers de porter un regard particulier sur la loi organique portant statut des magistrats dont les dispositions relatives à la mise en mouvement de l’action disciplinaire sont régulièrement violées par l’actuel garde des sceaux», souhaite t-il.
Ensuite:
«L’AMG dénonce l’attitude du garde des sceaux qui est en train de mener sa propre transition dans cette transition avec pour corollaire : la théâtralisation, la désacralisation et la banalisation de la justice à travers les actes qui sont contraires à l’esprit de la prise de pouvoir par le CNRD. Les publications intempestives des actes de procédure en procurant des injonctions, ainsi que des actes administratifs à l’occurrence des actes de suspension des magistrats sur les réseaux sociaux au mépris de la loi, la volonté de traumatiser les magistrats, de les humilier et les soumettre coûte que coûte, constitue les indicateurs sérieux sur la volonté du garde des sceaux de réécrire l’histoire de la justice guinéenne. L’AMG dénonce les persécutions, les menaces et les chantages de décret contre les magistrats par le garde des sceaux et interpelle avec différence les autorités de la transition sur le malaise profond qui règne actuellement au sein de la justice guinéenne qui a besoin de sauvetage», a-t-il dit.
En fin, le porte-parole des magistrats souligne: «l’AMG préoccupée par le silence coupable des institutions de République, en particulier le CNT dont le président a été un acteur important de l’adoption de la loi 058/CNT/2010 portant statut des magistrats, à œuvrer aux côtés du président de la transition pour sauver la justice guinéenne qui est au bord du gouffre, face à un garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, auteur actuellement de plusieurs violation des lois de la République et d’autres violations des droits de l’homme, L’AMG à l’obligation d’interpeller l’opinion nationale sur les menaces réelles aux conséquences dangereuses qui planent sur l’indépendance de la justice guinéenne. L’exemple le plus éloquent est la persécution que subit son président M. Mohamed Diawara et son secrétaire général M. Abdoulaye Israël Pogomou, arbitrairement suspendus de leurs fonctions et tendancieusement traduit devant le conseil supérieur de la magistrature dans un climat de règlement de compte. L’AMG au vue de ces précédents malheureux et fâcheux, recommande que les préalables de suspension des magistrats par le garde des sceaux soit vigoureusement attaquée par la future loi organique portant statut des magistrats et subordonnés à un avis préalable du conseil supérieur de la magistrature. Pour éviter que les décisions au regard de règlement de compte visant à entasser la carrière des magistrats débutant dont l’attachement aux valeurs de magistrats délinquants dégage», a sollicité Abdoulaye Israël Pogomou SG de l’association des magistrats de Guinée (AMG).
A noter que l’allocution du porte-parole de l’AMG a été sujet d’un mini débat entre le président du CNT et les conseillers. Certains estimaient que les propos à l’encontre du ministre Charles Wright n’étaient pas opportuns.
La rédaction