Les conseillers nationaux étaient en plénière ce lundi, 05 août 2024 à l’hémicycle du palais du peuple de Guinée. Examen et adoption du volet recettes de la Loi de Finances Rectificative 2024, était l’objectif principal de cette rencontre.
Ayant constaté des écarts notables entre les hypothèses macroéconomiques qui ont servi à l’évaluation des recettes et dépenses de la loi de Finances initiale 2024 et les estimations de la situation économique et financière au premier trimestre, le Gouvernement a été amené à ajuster ses prévisions tout en maintenant ses objectifs d’assurer la stabilité macroéconomique.
Cependant, des manquements ont été constatés par endroit dans plusieurs domaines de la vie socio-économique du pays, notamment, l’électricité.
Dans la présentation faite par le Rapporteur Générale honorable, N’Gouamou Fabara KONÉ, la Commission du Plan, des Affaires Financières et du Contrôle Budgétaire du CNT sollicite la restructuration de la société Électricité de Guinée (EDG)
« Nul besoin de démontrer que l’impact budgétaire des allocations des subventions allouées à EDG sur notre budget est considérable. EDG à elle seule à toujours consommé ces dernières années plus de la moitié des recettes minières. A cela s’ajoutent les créances fiscales de l’État qu’elle peine à honorer. A titre d’exemple, son stock des Restes A Recouvrer (RAR) est de 1279, 44 Mds vis-à- vis de l’administration des impôts et de 75,16 Mds au compte de la Direction Générale des Douanes, soit un stock cumulé de 1354,6 Mds. Il en ressort donc qu’EDG n’impacte pas le budget qu’à travers les subventions dont elle bénéficie évaluées à date à 2844, 93 Mds. L’impact budgétaire de cette société est donc évalué à date à 4199, 5 Mds. Considérant que toutes les recettes minières projetées dans ce projet de LFR est de 4249,8 Mds il va s’en dire que EDG à elle seule consomme 99%. Ce qui revient à dire que presque toutes les mines du pays ne servent qu’à EDG », déclare la commission. Puis, renchérit:
« Pour le CNT, étant donné que les mines représentent plus de 90% de nos exportations, leurs ressources ne devraient pas servir qu’à subventionner un secteur déjà financé par plus de 35% des dettes extérieures contractées. Il estime plutôt que ces ressources déjà dérisoires à cause des exonérations minières et la non transformation des matières premières sur place, auraient dû servir non seulement à construire des infrastructures de base (écoles, hôpitaux, routes…) mais aussi et surtout à diversifier notre économie », déplore t-elle.
Pour mettre fin à cette saignée financière, la Commission du Plan, des Affaires Financières et du Contrôle Budgétaire, fait une invite au gouvernement: « Par conséquent, le CNT interpelle le Gouvernement sur la nécessité d’une reforme profonde d’EDG. Il martèle que sans cette réforme, le caractère budgétivore d’EDG avec son cortège de troubles sociaux récurrents ne changera point », a laissé entendre.
Saliou Benjamin Camara pour Guineesouverain.com
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