Sans aucun doute le sentiment anti-français s’accroît chaque jour sur le continent ; Sénégal Mali, Burkina faso, Bénin… partout les jeunes scandent » non à la France « . Du moins » à bas le paternalisme et l’impérialisme français.
À cela s’ajoute l’avènement de régimes politiques moins favorables à l’Élysée. De Faustin Archange Touadera jusqu’à Assimy Goita en passant par Abdel fattah Al-sissi, tous se tournent desormais vers la Russie soit pour des raisons de Blé soit pour des questions défenses à travers l’appui du groupe Wagner.
Dans cette logique, cette semaine Sergueï Lavrov bras droit de Vladimir poutine et chef d’orchestre de la diplomatie du Kremlin depuis 2004 est en tournée sur le continent noir pour expliquer les raisons de la crise alimentaire en perspective. Et surtout dégager la responsabilité des russes à l’égard de l’Afrique des effets collatéraux de la guerre en Ukraine ; sans oublier de renforcer ses positions dans le sud de la Méditerranée.
Ainsi, c’est dans un contexte d’un tricolore ( bleu- blanc- rouge) en Berne voire une France en perte d’influence et en quête de soutiens que Macron le président français effectue une contre-attaque diplomatique. Pour se faire, il a choisi comme première étape le royaume de Paul biya ( Cameroun) 40 ans de règne; quitte à botter en touche tous les principes sacro-saint de démocratie, État de droit, bonne gouvernance et droit l’homme dont la métropole s’évertue à faire administrer différemment en Afrique au gré de ses intérêts.
Car, au cameroun les partis politiques, les sociétés civiles, les écrivains ou artistes engagés tout le monde a été phagocyté par la monocratie du roi paul. Mais au nom des intérêts géostratégiques de l’hexagone on peut rendre visite à Paul Biya sans-gêne, discuter avec lui de partenariat politique, économique et militaires ; puis fermer la bouche sur la succession dynastique au Tchad et en même temps exiger à Assimy Goita d’accélérer le processus de transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali. C’est cela le changement des relations france Afrique tant prôné par Emmanuel Macron ? Oui évidemment ça saute aux yeux, une politique africaine à géométrie variable.
Pire, Kô les sujets qui fâchent ne seront pas éluder. Hé bien , comme vous le verrez nul part dans les trois pays traversés Guinée Bissau, Bénin, Cameroun des mots et des actes allant dans le sens de la disparition du franc CFA et le retrait des bases militaires françaises ne seront posés. À défaut d’en installer de nouvelles, toutes les assises militaires seront consolidées ; d’autant plus que le climat sécuritaire sahelo Sahélien constitue un argument de plus pour justifier cette présence. Peu importe les cris assourdissants d’une Afrique assoiffée de bonne gestion et de développement.
Décidément, les États n’ont vraiment pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts à défendre.
Ibrahima M’Bemba Bah Directeur chargé de la communication du Bloc LIBÉRAL. Consultant et analyste politique.