Une ministre française a salué mardi à Niamey « la trajectoire démocratique » du Niger dans une région instable frappée par les putschs et la violence djihadiste, et l’a assuré du soutien de l’Europe face aux défis qu’il doit affronter et à l’offensive russe au Sahel.
« Nous sommes déterminés à accompagner (le Niger) face aux nombreux défis qu’il affronte courageusement », en particulier sécuritaires et économiques, a déclaré Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat française au Développement, à l’ouverture d’un « Business forum » entre l’Union européenne (UE) et le Niger.
Ce forum s’est ouvert le jour de la visite au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même les pays riverains du Golfe de Guinée ».
L’instabilité dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, en particulier au Mali et au Burkina Faso, en proie à la violence djihadiste et aux coups d’Etat, fait le lit de la présence russe et alarme les
Selon Mme Zacharopoulou, dans cette région, « un pays comme le Niger peut réussir face aux défis sécuritaires, économiques, sociaux, démographiques et environnementaux, en faisant le choix d’une trajectoire démocratique ». Elle a en outre salué « le choix » du Niger pro-occidental « de partenariats internationaux au service de sa souveraineté et de son développement ».
Outre Mme Zacharopoulou, le Business forum de Niamey s’est ouvert en présence du président nigérien Mohamed Bazoum, de Francisco André, secrétaire d’Etat portugais aux Affaires étrangères et de Konstantinos Fragkogiannis, secrétaire d’Etat grec aux Affaires étrangères.
La France est en train de réorganiser son dispositif militaire au Sahel. Elle doit retirer ses forces spéciales du Burkina Faso d’ici la fin du mois, la junte au pouvoir ayant dénoncé les accords de défense liant les deux pays, six mois après le départ du dernier soldat français du Mali.
Selon des sources concordantes, l’option privilégiée est de redéployer ces quelque 400 militaires d’élite au Niger voisin, qui accueille déjà près de 2 000 militaires français.
Le Niger, également confronté comme ses voisins à la violence djihadiste, a lancé plusieurs vastes opérations anti-djihadistes près de la frontière avec le Mali, avec l’appui récent, dans le cadre d’un « partenariat de combat », de 250 soldats français.
L’UE a quant à elle retiré une partie des effectifs de sa mission de formation militaire au Mali en réponse au déploiement, selon les Occidentaux, des mercenaires du groupe russe Wagner dans ce pays. Selon Bamako, il s’agit d’instructeurs russes.
En novembre, l’UE a annoncé qu’elle prévoyait de mettre sur pied « une mission de partenariat militaire » en 2023 pour aider à renforcer les forces armées du Niger dans leur combat contre les djihadistes.
AFP