Alors que le Rwanda se prépare à commémorer les 30 ans du génocide qui a tué environ 800 000 personnes, principalement de l’ethnie tutsie, un analyste d’un groupe de défense des droits de l’homme a décrit la période d’avril à juin 1994 comme une période sombre pour le pays.
Martin Mavenjina, conseiller principal pour les programmes de justice transitionnelle à la Commission kenyane des droits de l’homme, a également souligné la nécessité de commémorer cette tragédie pour pouvoir guérir : « Entre avril et juin 1994, un pays comme le Rwanda a connu une période sombre. Mais c’est un événement important parce qu’il donne aux victimes et aux survivants l’occasion de réfléchir, de guérir et de voir ce que l’avenir leur réserve. Mais surtout, cette journée est importante parce qu’elle rassure le monde sur le fait qu’un tel événement ne se reproduira plus jamais, ni sur ce continent, ni ailleurs dans le monde » a-t-il déclaré.
Le militant tient également à souligner le rôle fédérateur du président Kagame, et la manière dont il œuvre pour favoriser la réconciliation des communautés Hutues et Tutsis : »Paul Kagame s’est extrêmement bien débrouillé, car il n’est pas facile pour un pays du monde entier qui a traversé ce qu’a traversé le Rwanda d’amener deux tribus et communautés belligérantes à vivre ensemble de manière harmonieuse. Nous devons lui rendre hommage et le féliciter d’avoir réussi à faire en sorte que les Tutsis et les Hutus puissent vivre en harmonie après toutes ces années. » a-t-il indiqué.
Toutefois, de nombreux militants des droits de l’homme et dirigeants de l’opposition rwandaise ont accusé le chef d’état d’opprimer ses opposants, de réduire l’opposition au silence et d’aller jusqu’à tuer et emprisonner ses dissidents.
« Je ne suis pas du tout d’accord avec l’idée qu’il faille supprimer quelques Rwandais pour préserver la paix. Lorsque l’on examine la déclaration des droits dans toute constitution, même dans la constitution du Rwanda, nous sommes tous égaux devant la loi, nous avons le droit de jouir de tous ces droits devant la loi. La liberté d’expression est ancrée dans la constitution rwandaise et dans plusieurs instruments internationaux tels que la Charte africaine des droits de l’homme et même dans le traité de la Communauté de l’Afrique de l’Est. » a expliqué Martin Mavenjina.
Les partisans du pouvoir de Paul Kagame l’applaudissent, affirmant que cette mainmise sur le pouvoir est ce qui empêche le Rwanda de retomber dans un chaos susceptible de déclencher un nouveau génocide. AP