La Guinée semble piégée dans un cycle sans fin de crises. Le pays est plongé dans une crise socio-politique profonde, alimentée par le non-respect des engagements pris par le régime en place et les menaces croissantes à l’encontre des journalistes. La dissolution du gouvernement par les militaires au pouvoir ne fait qu’accentuer ce constat d’échec.
Depuis leur prise de pouvoir, le Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) n’a pas pleinement pris la mesure des problèmes systémiques du pays.
Bien que les militaires aient entrepris des actions de développement, telles que la construction de routes et la mise en place d’institutions pour améliorer la gestion publique, le bilan demeure largement insatisfaisant. Le général Mamadi Doumbouya et ses officiers semblent avoir été aveuglés par le pouvoir, entourés par des individus qui tirent profit du conflit.
Plus d’un an après leur arrivée au pouvoir, les attentes ne sont pas comblées : aucune constitution n’a été proposée, peu de preuves de culpabilité des anciens cadres emprisonnés n’ont été présentées, et aucune transparence n’a été faite sur les violences lors des manifestations sous l’ère CNRD. De plus, la presse est désormais la cible d’une répression visant à museler toute critique, et la coupure d’internet depuis plus de deux mois soulève de sérieuses questions sur la liberté d’expression.
Face à ces dérives, un mouvement syndical déterminé à faire entendre sa voix a lancé une grève générale et illimitée pour dénoncer les dérives du régime. Les journalistes sont particulièrement visés, avec des menaces croissantes et même des arrestations, dont celle récente du secrétaire général du syndicat des journalistes, Sékou Djalal Pendessa. Cette situation reflète une tentative évidente de restreindre les libertés d’expression et d’étouffer toute forme de contestation.
Dans ce contexte, l’avenir de la Guinée demeure incertain, miné par l’arrogance des autorités et la menace qui pèse sur les fondements démocratiques du pays. Il est grand temps pour les dirigeants de prendre leurs responsabilités avant que la situation ne dégénère davantage.
Certe la dissolution du gouvernement est un début de solution mais il ne faudrait pas que le CNRD se trompe pour une énième fois en nous donnant un gouvernement composé de ministres arrogant aux allures autoritaires.
Avec la grève générale déclenchée c’est simplement l’étincelle qui a donné naissance au feu. Il est temps d’éviter que ce feu ne devienne un brasier ou méga incendie. Les risques sont grands.