A 24 mois de la fin de transition, les potentiels successeurs du Colonel Mamadi Doumbouya ne manquent pas. Sur cette liste non exhaustive de candidats réels ou supposés, nous déclinons ceux qui ont des chances réelles, et ceux qui sont des outsiders.
Les Favoris
Mamadou Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG : c’est incontestablement l’homme politique le plus populaire en Guinée. L’ancien Premier ministre a l’avantage d’avoir un électorat constant. Ses déboires récents avec la justice guinéenne ont paradoxalement augmenté son capital sympathie dans son électorat et dans certaines officines internationales. Un vrai atout.
Faiblesses : Il a du mal à augmenter significativement son électorat, au délà du nombre originel. De même, il n’arrive pas à ratisser large au sein de l’Armée guinéenne, l’institution la plus organisée du pays. Et que dire de l’épée de Damoclès qu’est le dossier « Air Guinée » qui est pendant à la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF).
Sidya Touré, président de l’UFR: depuis plus d’une décennie, son parti a toujours occupé la troisième place dans toutes les élections organisées en Guinée. Alpha Condé, qui occupait toujours la première place étant désormais éjecté du jeu politique depuis le putsch du 5 septembre 2021, l’ancien Premier ministre Sidya Touré peut légitimement prétendre aujourd’hui à la deuxième place. Dans une telle configuration, il aura de réelles chances, dans l’hypothèse d’un deuxième tour contre n’importe quel candidat.
Faiblesses : Il aura 80 ans à la fin de la Transition en 2025. De même, ses alliances et partenariats politiques avec plusieurs formations et personnalités politiques se sont généralement terminées en queue de poisson, faisant de l’homme un éternel incompris.
Kassory Fofana, président du Conseil National Exécutif Provisoire du RPG Arc-en-ciel : s’il a le soutien franc de son ancien patron Alpha Condé, il aura une belle carte à jouer. Il a une bonne côte de popularité auprès de certains fonctionnaires, et au sein des militants de l’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel.
Faiblesses : son parti est en train de perdre sa partie ‘’arc-en-ciel’’ acquise, pour ne garder que le noyau originel si l’on tient compte de la baisse de l’affluence lors des meetings hebdomadaires à son siège national. Empêtré dans une affaire de corruption et d’enrichissement illicite pour laquelle il est en prison, sa carrière politique pourrait être brisée, s’il a un casier judiciaire chargé.
Mamadi Doumbouya: si la future constitution, sous le régime de laquelle l’élection présidentielle sera organisée le lui permet, Mamadi Doumbouya aura des fortes chances d’être élu. En effet, de 1958 à nos jours, un président au pouvoir n’a jamais perdu les élections en Guinée, en raison de l’influence intemporelle des partis-Etat (PDG, PUP, RPG). En outre, l’appréciation du franc guinéen, l’achèvement de l’hôpital Donka, des travaux de plus 100 Km de voirie urbaine à Conakry, la construction d’hôpitaux régionaux, d’un échangeur à Kagbélén et à Bambéto, des salles de classe pour l’enseignement technique et général, la hausse des bourses d’études au niveau des universités publiques, l’instauration de bourses pour les étudiants des écoles professionnelles, la revalorisation des soldes militaires, etc. pourraient être des arguments de campagne.
Faiblesse : la Charte de la Transition lui interdit d’être candidat. Par conséquent, nul ne sait quel accueil réserveront la Cedeao, l’opinion nationale et la communauté internationale à une éventuelle candidature de Mamadi Doumbouya.
Les Outsiders
Parmi les outsiders, on peut citer, pêle-mêle, les leaders de parti politique comme Lansana Kouyaté du PEDN, Dr Ousmane Kaba du PADES, l’ancien ministre Siaka Barry du MPDG (Mouvement Populaire Démocratique de Guinée), Dr Faya Millimouno du parti Bloc Libéral , Dr Makalé Traoré du parti PACT ou Aliou Bah du parti MoDel.
A ceux-ci, il faut ajouter certaines personnalités qui peuvent jouer les trouble-fêtes, si l’opportunité leur est donnée : les anciens ministres Kalifa Gassama Diaby, Yéro Baldé, Dr Ibrahima Kalil Kaba, Moustapha Naïté ou l’ancien trublion de la Société civile, Abdourahamane Sano.
Tous ces outsiders ont en commun, le fait qu’ils n’auront de chance de succéder à Mamadi Doumbouya que lorsque celui-ci décide de les soutenir.
Guineesouverain avec guineenews