L’agent judiciaire de l’Etat a déposé lundi son recours en annulation de la décision du juge Sabassy Faye au tribunal d’instance de Ziguinchor. Pour rappel, ce juge de la ville d’où le leader du Pastef est maire avait exigé le 12 octobre dernier, la réintégration du candidat Ousmane Sonko sur les listes électorales.
La Direction générale des élections (DGE) a refusé pour la troisième consécutive à son mandataire, Ayib Daffé, député des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, les fiches de parrainages devant lui permettre de se présenter au scrutin prévu en février. L’organe dit attendre la décision judiciaire du procès en appel de l’affaire relative à la radiation d’Ousmane Sonko du fichier électoral pour savoir s’il faut ou pas remettre les fiches de parrainage à son mandataire.
Devant ce blocage, mardi, le Collectif des avocats d’Ousmane Sonko a saisi officiellement le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) pour lui demander d’exiger de la Direction générale des élections (DGE) de réinscrire Ousmane Sonko sur les listes électorales en application de la décision rendue par le Tribunal d’instance de Ziguinchor.
« Si l’autorité administrative ne s’exécute pas, la C.E.N.A dispose du pouvoir de dessaisissement et de substitution d’action dans le cadre des opérations électorales et référendaires à l’égard de l’agent responsable, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions compétentes », écrivent les avocats dans leur courrier.
La plateforme des forces vives F24 a organisé une conférence de presse lundi, au cours de laquelle, elle a par ailleurs dénoncé vigoureusement des injustices qui entachent d’ores et déjà le processus électoral.
« La fin de non-recevoir opposée par l’administration électorale à une ordonnance exécutoire est la forme paroxystique du règne […] du non-droit érigé en mode de gouvernance par monsieur Macky Sall’’, déclare cette organisation réunissant des partis politiques et des syndicats de travailleurs.
En attendant, Ousmane Sonko aurait selon son avocat Me Ciré Clédor Ly, décidé d’être ramené en prison « malgré son état de santé critiqué ». L’opposant a repris sa grève de la faim qu’il avait arrêté début septembre.