La presse guinéenne depuis quelques mois se retrouve sur la ligne de mire des autorités. Elle subit des restrictions de plus en plus caduques pour qu’elle se meure comme une pathologie cancéreuse qui tend vers sa phase terminale. Depuis la fin du règne du Général Lansana Conté aucun régime n’a infligé aux médias guinéens une telle hostilité
Le pouvoir du Général Mamadi Doumbouya, à travers son ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Ousmane Gaoual Diallo et celui de la Justice et des Droits de l’homme, Alphonse Charles Wright exercent leur pouvoir coercitif pour faire taire toutes les voix dissonantes. Procédant ainsi au brouillage des ondes des stations radios en bande FM, le retrait des chaînes de télévisions privées du bouquet Canal plus et le blocage du réseau internet sur l’ensemble du territoire national.
Tout ce qui a été comme acquis démocratique durant ces deux dernières décennies en Guinée est avant tout l’émergence des métiers liés directement et indirectement aux différentes catégories des médias qui connaît une progression exponentielle à travers les outils du numérique.
Les associations de presse se lasseront-elles à l’idée de ne pas défendre ce métier qui risque d’être en péril ? Que doivent faire les patrons de presse ? Avons-nous pensé à l’avenir des employés qui sont de plus en plus au chômage technique ? Quel stratagème pour le central syndical qui menace de défier les autorités de la transition issue du Push ? Jusqu’où ira le syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée pour ne pas être étouffé et embastillé plus longtemps ? Où se trouvent d’ailleurs Sékou Jamal Pendessa et ses collaborateurs ?
On n’a pas à interpeller la Ministre de l’Information et de la cCommunication, puisqu’elle n’est pas issue du monde médiatique guinéen. Mais plutôt aux journalistes qui sont au service de l’Etat, en l’occurrence Yamoussa Sidibé et à Asmaou Barry qui sont les deux représentants de la presse guinéenne au Conseil national de la Transition mais aussi à Boubacar Yacine Diallo qui préside la Haute autorité de la communication.
Le doyen Boubacar Yacine Diallo est pourtant réputé pour sa rigueur, son sérieux, son abnégation, son exigence et son éthique. Il ne peut et ne doit se permettre d’être manipulé par un régime pour contribuer à restreindre la liberté de la presse. Pour rappel, monsieur Boubacar Yacine Diallo a contribué en juin 1991 à la réalisation des journées nationales de concertation sur ‘’l’information’’ en Guinée. La même année, il a contribué à l’adoption des lois organiques portant sur la loi n°91/005/CTRN relative à l’existence légale de la presse privée en Guinée.
Le Ministre de l’Information et de la communication sous Général Lansana Conté doit être précis entre accompagner la politique du CNRD dans la dérive autoritaire, tout en remettant en cause le combat qu’il a mené pour la liberté de la presse privée guinéenne et respecter l’éthique et la déontologie du métier de journaliste, qu’il a incarné depuis des années durant. Les valeurs journalistiques qu’il a enseignées aux différentes générations de journalistes et sa contribution à promouvoir des journalistes à travers son hebdomadaire ‘’l’Enquêteur’’ et sa radio Horizon Fm.
L’ancien président de l’Association guinéenne et Editeur de la Presse indépendante (AGEPI) et de l’Union des Radios et Télévision Libre de Guinée (URTELGUI) peut revenir à la raison, défendre la vérité et la corporation des médias. Désister si nécessaire pour ne pas trahir la vocation qu’il a tant défendue et laisser une image pour la postérité en tant que figure médiatique guinéen qui a gravi presque tous les échelons de la presse publique et privée du pays.
Par Tidiane DIALLO
Journaliste correspondant