Une honte nationale ! Lorsque l’on entend des ministres (agriculture et budget) dire aux paisibles citoyens de diminuer la consommation du riz. Cela prouve à suffisance de leur incapacité et de leur médiocrité à gérer des problèmes.
L’accès à la nourriture est un droit fondamental de l’Homme reconnu depuis l’adoption de la charte de Kouroukanfouga, dans la jurisprudence de la Comm.A.D.H.P (Comm.A.D.H. P, Social and Economic Rights Action Center and Center for Economic and Social Right c/ Nigeria, § 65), et par le CODESC (observation générale n 12 sur l’article 11 du PIDESC).
De par sa définition, au sens de Jean ZIEGLER, c’est avant tout « le droit de pouvoir s’alimenter par ses propres moyens, dans la dignité ». Il est indissociable de la dignité intrinsèque de la personne et est indispensable à la réalisation des autres droits fondamentaux. L’État guinéen étant le débiteur principal de sa réalisation est soumis à trois obligations.
D’abord, l’obligation de respecter le droit à l’alimentation suppose que l’État guinéen doit respecter l’accès de sa population à la nourriture et aux moyens de s’en procurer.
Quant à l’obligation de protéger le droit à l’alimentation, elle suppose pour l’État guinéen de protéger l’exercice par les particuliers du droit à l’alimentation contre toutes violations par des tiers (destruction des champs, pollution de l’eau, la terre…).
Enfin, l’obligation de donner effet au droit à l’alimentation renvoie à la fois à l’obligation de faciliter et à l’obligation d’assurer. Ainsi, l’obligation de donner effet signifie que l’État guinéen doit s’employer activement à améliorer l’accès des populations aux ressources et moyens disponibles pour assurer leur subsistance y compris leur sécurité alimentaire à promouvoir l’utilisation de ces ressources et moyens.
On se demande même où sont passés tous les milliards qui sont dépensés dans l’agriculture. De 600 milliards fgn nous sommes à 1900 milliards fgn soit une hausse de 22% en 2023 (CNT/LFI). Alors qu’on se vantait même d’occuper la première place en matière de production du riz dans la sous-région ouest-africaine.
Alors que nous n’étions rien de tout cela. Vivement un audit sérieux dans le secteur de l’agriculture. Des projets de plusieurs milliards de nos francs pour les semences, les engrais et matériels sont engloutis par des bouffons qui ne s’intéressent qu’à leur ventre.
Qu’est-ce qu’on fait du bas peuple ? Le prix du sac a grimpé. Alors que le Guinéen lambda ne vit même pas avec un (1) dollar par jours.
Diversifiez la production agricole au lieu de dire de manger de l’igname et autres. Est-ce que nous produisons suffisamment ces denrées alimentaires ? Quels sont leurs prix sur le marché ? Trouvez des solutions à ces problèmes là avant de dire quoi que ce soit.
Le riz est l’aliment de base du Guinéen. Il doit être disponible en quantité suffisante et en qualité de telle sorte que son accessibilité physique et économique soit à la portée de tous les Guinéens sans discrimination aucune.
Dr Sadou Diallo
Docteur en Droit public
Consultant en droit de l’Homme