L’élimination du Syli National des compétitions internationales n’est pas un accident, mais le symptôme d’une maladie chronique. Le football guinéen, gangrené par l’amateurisme, la corruption et l’absence de vision, a atteint un point de non-retour.
Cet échec retentissant révèle des dysfonctionnements profonds qui dépassent largement le cadre sportif, mettant en lumière les failles d’une gouvernance nationale en crise.
L’État, premier responsable, a failli à sa mission. Le ministère des Sports, incapable de garantir des infrastructures dignes de ce nom, condamne le Syli à l’exil. Des millions, engloutis dans des projets opaques, témoignent d’une gestion calamiteuse. L’absence d’un plan de développement sportif cohérent est criante. Le football, vecteur d’unité et de rayonnement, est traité avec une négligence coupable, tandis que d’autres nations africaines progressent à pas de géant.
La Fédération Guinéenne de Football (FGF), minée par des luttes intestines et des ambitions personnelles, a sacrifié l’intérêt général. Au lieu de former les jeunes et de moderniser le championnat, ses dirigeants se livrent à des batailles stériles, paralysant toute initiative. Le Syli, otage de cette anarchie, subit les conséquences d’une improvisation permanente.
Sur le terrain, la sélection des entraîneurs, souvent dictée par des considérations politiques, a produit des résultats désastreux. Des joueurs désengagés, privilégiant leurs intérêts personnels à l’honneur national, ont achevé de dénaturer l’équipe. L’absence de discipline, de leadership et de fierté collective a conduit à une débâcle prévisible.
Face à ce désastre, des mesures radicales s’imposent : une réforme en profondeur de la FGF, avec des dirigeants compétents et intègres ; un plan de développement national ambitieux, axé sur les infrastructures et la formation des jeunes ; une professionnalisation du championnat local ; et une refonte de l’encadrement technique, confiée à des entraîneurs compétents et visionnaires. Enfin, un changement de mentalité radical est indispensable chez les joueurs, qui doivent retrouver le sens du devoir et de la fierté nationale.
Cet échec doit être un électrochoc. Si la Guinée persiste dans ses erreurs, le football national restera condamné à la médiocrité. Le temps des discours est révolu, l’heure est à l’action.
Diallo Dêguémakolé, membre de la cellule de communication de l’UFDG
Félicitations à toi jeune liedeur.