Des manifestations ont eu lieu vendredi dans plusieurs villes pour dénoncer la détérioration des conditions de vie et l’impasse politique. À Tobrouk, à l’est du pays, des manifestants ont investi le siège du parlement et l’y ont mis le feu. En signe de colère à l’égard des deux gouvernements rivaux, qui ont rendu la vie insupportable, selon des témoins. Cette mobilisation intervient alors que la Libye est en proie depuis plusieurs jours à des coupures de courant, qui aggrave la situation.
« Nous voulons avoir de la lumière » ont scandé des manifestants à Tripoli sous l’œil des forces de sécurité. À Tobrouk, ils ont saccagé le siège du parlement et ont brûlé une partie du bâtiment. D’autres protestataires ont brandi des drapeaux verts de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi.
Toute la journée de vendredi, la colère s’est emparée de plusieurs villes de Libye. Il s’agit de la plus grande mobilisation depuis 2011, l’année de la révolution, qui a mis fin au régime de Kadhafi. Et à cette époque comme aujourd’hui, les Libyens veulent du changement.
A l’image de l’association des jeunes de Tobrouk. Sur Twitter, ils ont exprimé leur ras-le-bol face au statut quo.
Selon nos informations, une partie des manifestants campent actuellement devant la maison d’Aguila Saleh, le chef du parlement et la situation pourrait évoluer très vite.
Il faut rappeler que deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars : l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le parlement de Tobrouk et le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.
Des scrutins présidentiels et législatifs devaient se tenir en décembre 2021 mais ont été reportés sine die en raison de fortes divergences entre rivaux politiques.
Des querelles entre camps rivaux seraient également à l’origine du blocage de plusieurs installations pétrolières ayant conduit aux pannes de courant de maintenant.
Avec Rfi