Si l'orientation des bacheliers dans les universités privées avaient coûté à l'Etat une somme de 1500000000 000 gnf ( mille cinq cents milliards) pendant 9 ans, sa suppression aurait permis de procéder à l'extension des universités et instituts tant dans la capitale qu'en province.
À l’époque 21 % des bacheliers étaient orientés dans les universités privées et 79 % dans les universités publiques , avec des options telles que la médecine et l’ingénierie qui coûtaient entre 21 et 25 millions par étudiants et par an.
.Pendant ce temps , 13 à 17 écoles ( trois déjà résiliées) publiques sont en location au Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Une école à Forecariah , une à Mamou et beaucoup d’écoles privées louées à Dubréka, Coyah , Matoto et Ratoma .
Pire , 7 écoles avaient été louées au départ à 387000000000 gnf ( trois cent quatre vingt sept milliards ) pour enfin être renégociées à 220000000 000 gnf ( deux cent vingt milliards de nos francs ) par an .
L’école la plus chère ( Senghor de lambandji) avait été louée au départ à 5000000000 ( Cinq milliards) avant de redescendre à 4000000000 ( quatre milliards) par an.
Parfois des arriérés qui s’élevaient par endroit à 26000000000 gnf ( vingt six milliards de nos francs ) puisque l’Etat est un mauvais payeur.
Le lycée Titi 2 par exemple , dans la commune de Matoto est en location depuis 10 ans.
Face à cette saignée financière teintée de surfacturation et de marché gré à gré, il est urgent que l’Etat réoriente cette somme dans la construction de ses propres écoles , symboles de souveraineté , même si le coût unitaire de construction d’une salle de classe est de 150000000 gnf (cent cinquante millions de nos francs) et la rénovation d’une salle de classe équivaut au tiers de son coût de construction ,50000000 gnf ( cinquante millions ).
Pour y arriver , il faut :
1 ● Procéder à l’audit de la gestion des frais de location très surfacturés ;
2 ● Confier la construction des écoles aux communautés villageoises en leur apportant une subvention et leur dire de compléter le reste par l’investissement humain.
3 ● Faire générer des ressources financières au sein des écoles pour financer leurs rénovations et équipements sur fonds propres.
■ Par exemple, confectionner une carte d’identité biométrique pour les élèves à 10000 gnf ( dix mille francs guinéens).
Avec 3000000 ( trois millions ) d’élèves , on aura 30000000 gnf ( trente milliards ) . Et cette carte est validée l’année suivante à 5000 gnf ( cinq mille) l’unité. Ce qui donnera 15000000000 gnf ( quinze milliards de nos francs) , ainsi de suite.
■ Les candidats libres aux examens du Brevet d’études du premier cycle ( BEPC) et du Baccalauréat qui veulent se présenter à toute éternité doivent être soumis au paiement de 500000 gnf ( cinq cent mille francs guinéens).
Par ce fait , l’Etat ne prendra pas seul la charge de l’organisation des examens nationaux
4 ■ Confier les écoles aux chefs d’établissement. Tant que les chefs d’établissement seront déresponsabilisés , rien ne va marcher dans nos écoles. Ces chefs d’établissement doivent être choisis sur des critères objectifs . Surtout les plus qualifiés et compétents. Lorsque les enseignants se rendent compte que celui qui est choisi comme chef d’établissement est le plus compétent d’entre eux , ils vont le respecter et il pourra exercer librement son autorité sur eux.
■ Faire de l’éducation la priorité des priorités ne se limite seulement dans les simples discours mais dans les actes quotidiens.
Rationalisons les ressources affectées et générées à l’éducation envue de l’émergence d’une école de développement et de progrès.
■ Le budget doit être revu à la hausse ( 25 à 40 %) comme au Burkina Faso et au Sénégal.
Mais avec un maigre budget de 14 à 16 % on ne peut pas même par magie améliorer l’accès et la qualité de notre système éducatif , sachant pertinemment que les 90 % du budget aloués à l’éducation sont consacrés aux salaires soit 10 % à l’investissement. Les 90 % d’investissement proviennent des financements extérieurs avec leurs conditionnalités de décaissement très exigeantes et rigoureuses.
Michel Pépé Balamou
Secrétaire général du Syndicat National de l’Education (S.N.E)