A l’occasion l’exécution de la réquisition 110 que le parquet général a adressée respectivement au Directeur Général de la police de Conakry, ainsi qu’au commandant de région spéciale de la même localité, le procureur Général près la Cour d’appel de Conakry a entamé ce mercredi, 11 décembre 2024, une opération de vaste campagne de déguerpissement dans les zones criminogènes de la capitale et environnants.
En synergie d’action sur le terrain avec les forces de défense et de sécurité, ces démantèlements ont démarré à Coléah jusqu’au port de Boussoura. Selon Fallou Doumbouya, c’est à l’issue d’un constat amère que cette décision a été prise. «Il vous souviendra qu’il y a un constat à Conakry. Quel est ce constat ? C’est une recrudescence de façon exponentielle de la criminalité et de la délinquance dans toutes les communes de Conakry. Alors, à notre qualité de coordonnateur de l’action publique, dans ce essor, nous avons cru devoir de réunir tous les acteurs de la chaîne pénale (agents et officiers de judiciaire, administration territoriale, régionale et communale…) Nous, nous sommes retrouvés au mois de septembre 2024, dans l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry. Au cours de cette rencontre que je pourrais qualifier d’ailleurs d’une assemblée générale extraordinaire des acteurs de la chaîne pénale, un certain nombre de résolutions avaient été pris unanimement. Alors, ces résolutions consistaient entre autres: à l’identification de toutes les zones criminogènes de Conakry. Et, l’invite a été adressée aux présidents des délégations spéciales de transmettre la liste des zones criminogènes au parquet général, et ce qui fut fait. A date, on a 440 zones criminogènes dans toutes les 13 communes de Conakry».
Parmi ces zones identifiées, la commune de Sonfonia occupe la tête de liste, confie le PG.«Quand vous prenez la commune de Matoto, nous avons 7%, la commune de Kaloum, nous avons 3%, la commune de Lambanyi 9%, la commune de Ratoma 7%, la commune de Kassa 3%, la commune de Sonfonia 21%, la commune de Matam 5%, la commune de Dixinn 13%, la commune de Sanoyah 5%, la commune de Tombolia 9%, la commune de Manéah 1%, la commune de Kagbelen 6%, en fin, Gbessia 10%», a-t-il énuméré.
Pour gagner le pari, le procureur Fallou Doumbouya exhorte l’ensemble des parties prenantes à s’investir résolument.«Nous allons inviter d’autre part, les familles à prendre leurs responsabilités. Nous avons constaté que la plupart des délinquants, ils sont déférés au niveau des tribunaux, c’est parce que les familles ont failli à leurs obligations. Ces obligations consistent à éduquer, à surveiller les enfants. Nous allons aussi demander respectueusement aux sages, aux clergés musulmans, aux clergés chrétiens de s’impliquer activement afin de sensibiliser la jeunesse Guinéenne. Je profite aussi pour en appeler mes frères des forces de défense et de sécurité de faire preuve de professionnalisme. User oui, mais user pour en abuser, non. Vous avez l’obligation de démanteler les réseaux criminogènes, mais vous avez aussi l’obligation de protéger la dignité des personnes que vous allez interpeller, de respecter leurs droits parce qu’elles ne sont pas notre ennemi», a invité le procureur Général près la Cour d’appel de Conakry, Fallou Doumbouya.
Saliou Benjamin Camara pour Guineesouverain.com
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