Pour lutter contre la consommation de la drogue et des stupéfiants en République de Guinée, l’Institut Itinérant de Formation et de Prévention Intégrées contre la Drogue et Autres Conduites Addictives (IIFPIDCA), a officiellement lancé ce mercredi 22 janvier 2024 son projet intitulé ‘‘collecte de données auprès des services spécialisés sur la problématique de drogues en République de Guinée’’.
La cérémonie a connu la présence du procureur général près la Cour d’Appel de Conakry, du Conseiller principal du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, l’ambassadeur d’Espagne en Guinée, du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, des services spéciaux et plusieurs partenaires engagés pour l’éradication du fléau.
Dans son discours, le Directeur Général de l’IIFPIDCA, révèle les statistiques alarmantes sur la consommation de la drogue: « Le rapport mondial de l’ONUDC de 2024 nous alerte sur une situation alarmante 292 millions de personnes dans le monde, soit 5,6% de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans, ont consommé des drogues au cours des 12 derniers mois », a déclaré Dr Thierno Bah.
Ce projet de collecte de données couvre l’ensemble du territoire national: « Nous ambitionnons ainsi de produire un rapport exhaustif qui guidera l’élaboration de politiques publiques pertinentes et adaptées aux réalités locales. Cette collecte s’appuiera sur des enquêtes menées auprès de 214 structures spécialisées à travers le pays, dont des hôpitaux, des tribunaux, et des services de répression, avec l’implication de 55 enquêteurs formés pour garantir la fiabilité des données collectées grâce à un outil de collecte numérique, le Kobocellect, les informations recueillies seront immédiatement centralisées sur un serveur sécurisé, avant d’être analysées à l’aide de logiciels spécialisés pour tirer des conclusions précises et pertinentes », a annoncé le DG de l’IIFPIDCA. Et, d’exhorter les parties prenantes:
« Nous savons tous que la lutte contre ce fléau nécessite une approche globale, inclusive et, surtout, fondée sur des faits et des données fiables. C’est ce à quoi nous aspirons aujourd’hui. Je vous invite donc à soutenir cette initiative, à collaborer activement, et à participer pleinement à ce travail essentiel pour la santé publique et le bien-être de notre société pour la vision SIMANDOU 2024 », a laissé entendre Dr Thierno Bah.
Présent à cette rencontre, Prof Mamadou Saliou Diallo, conseiller principal du ministre de l’Enseignement Supérieur invite les initiateurs à veiller à tous les aspects dans leurs démarches: « Le projet qu’ils ont, c’est de collecter des données auprès des services spécialisés. Au niveau de la santé, au niveau des sécurités, au niveau de la justice pour les traiter et mesurer l’ampleur de la drogue. Donc, il faut faire en sorte que la démarche de recherche, la méthodologie, les instruments, l’équipe qui lève les données, le fasse de manière professionnelle en respectant l’éthique, la déontologie et les normes techniques d’une recherche scientifique et considérer cette recherche comme une recherche exploratoire. C’est une recherche qui permet de faire la cartographie, et puis après il faudrait aller segment par segment, approfondir la situation et prendre la mesure qu’il faut pour lutter contre ce fléau qui est la drogue. Sa consommation, sa circulation et son commerce qui détruisent la société. Voilà le conseil que le ministre m’a demandé de transmettre à l’Institut de recherche itinérant », a-t-il conclu.
Conscient des méfaits liés à la consommation des drogues, le procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, sollicite une étroite collaboration en vue d’atteindre un certain nombre de résultats: « Je me dis souvent, des personnes qui prennent des armes pour porter atteinte à l’intégrité physique de leur prochain, ce sont des personnes qui sont en second état. Autrement dit, ce sont des personnes qui ne jouissent pas pleinement de leurs facultés. Parce qu’une personne normale ne va jamais se permettre de commettre des infractions pour satisfaire ses désirs. Et, si on ne prend pas garde pour mettre fin à ces fléaux, il va s’en dire que la population guinéenne va être confrontée à des risques. C’est pourquoi nous invitons tous les acteurs de l’État, la population, les religieux, de s’impliquer activement pour qu’on mette fin à ce fléau en optant en premier lieu pour une démarche préventive parce qu’on dit souvent vaut mieux prévenir que de guérir », a laissé entendre Fallou Doumbouya.
Saliou Benjamin Camara pour Guineesouverain.com
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