Une manifestation contre l’insécurité à Bandiagara, dans le centre du Mali touché ce week-end par des attaques djihadistes, a dégénéré mercredi et fait plusieurs blessés, a annoncé un responsable du gouvernorat.
« La manifestation s’était bien déroulée. Les gens avaient commencé à rentrer chez eux quand un groupe est venu s’attaquer aux forces de l’ordre. Les policiers en faction ont utilisé les gaz lacrymogènes, certains manifestants ont violemment riposté », a déclaré à l’AFP un conseiller du gouverneur s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
« Il y a eu sept blessés », dont un grave, a-t-il dit, assurant que la situation était sous contrôle. « Les populations ne peuvent pas demander le retour de l’État et de l’administration et puis venir s’en prendre à ceux qui doivent appliquer la loi », a-t-il dit.
Selon un habitant de la ville joint au téléphone par l’AFP, la situation reste très tendue. « L’accueil des manifestants par les forces de l’ordre a été violent au niveau du gouvernorat » et des victimes sont à déplorer, a-t-il affirmé.
La manifestation à l’appel d’un groupe local se présentant comme « Les forces vives de Bandiagara » visait à dénoncer « l’inaction des forces armées et de sécurité dans la région ». Pendant le week-end, deux attaques imputées aux djihadistes ont tué 17 personnes dans le centre, un des foyers de la violence qui ensanglante le Sahel.
Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali en 2020 se sont détournés de la France pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie et les paramilitaires du groupe de sécurité privé Wagner. Ils assurent régulièrement avoir repris l’initiative face aux djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’organisation État islamique, ce que contestent de nombreux experts et observateurs de la région.
« Nous partageons le même objectif et devons veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens », a déclaré le gouverneur après avoir reçu le message des organisateurs.
« Ne tombez pas dans les pièges de l’ennemi. Il vous tue et vous amène à vous dresser contre vos autorités. Le monde nous observe, c’est pourquoi nous devons travailler pour le bien-être de notre pays », a-t-il poursuivi, avant que les violences ne commencent.
AFP