Il n’y a pas d‘amusement possible. Lorsqu’il s’agit de la constitution, il faut éviter toute confusion. Parce que la transition est voulue pour opérer de véritables changements dans le pays. Il ne s’agit pas de changements à décréter, mais à encadrer à travers des textes bien élaborés. La constitution sera sans doute la source de tous les autres. Il faut espérer qu’elle soit l’émanation de l’ensemble du peuple de Guinée. Celui qui s’est dit-on exprimé à l’occasion de la tournée des conseillers nationaux de la transition. Le peuple qui semble avoir compris ses problèmes, a bien dit, ce qu’il souhaite pour le pays dans les prochaines années. Le souhait est de ne pas sortir de cette période d’exception, avec un texte qui n’aura pas réglé les problèmes du passé.
Ce n’est pas un simple texte. La constitution définit la forme de notre État. Elle clarifie la position de l’État par rapport aux droits de l’homme, les croyances religieuses. La constitution détermine le nombre d’institutions, leurs responsabilités et mode de désignation de ses membres. Elle précise le type d’élections pour choisir les différents responsables, de la base au sommet. La constitution prépare les gouvernants à mieux gérer, parce qu’ils connaissent leurs devoirs et les gouvernés, à comprendre leurs droits et devoirs. Il ne faut jamais perdre de vue cette dimension. Et pour cela, ce n’est jamais trop de faire participer les citoyens, surtout ceux du monde rural.
Nous voulons d’un État unitaire certainement. Nous l’avons affirmé plusieurs fois dans les constitutions précédentes. C’est le fait des intellectuels. Rien ne dit qu’en Guinée, certains de nos compatriotes ne croient pas à plusieurs États fédérés. Nous avons peur d’en parler, parce qu’on veut forcer une union qui a du mal à s’obtenir dans l’absolu. Nous voulons d’un régime présidentiel. C’est ce que nous avons eu depuis la première république. Les résultats ont presque été les mêmes. Rien ne dit que le type de régime est forcément à l’origine de nos misères et instabilité politique. Mais nous n’avons jamais posé le débat.
Le débat n’est pas mauvais. Certains voudraient que nous essayions le régime parlementaire. D’autres un régime semi-présidentiel avec un premier un ministre désigné par la majorité parlementaire, d’autres encore, un Président et un vice-président de régions et de religions différentes, ce qui aux yeux de ces analystes réduirait cette grande attention des communautés autour des identités ethniques des candidats au fauteuil présidentiel. D’autres voudraient une présidence tournante, avec un mandat unique pas très long. Ce sont des propositions à entendre avant de se décider à mettre quoi que ce soit dans la constitution. On ne se cache pas pour faire ce type de travail.
Nous voulons la refondation, osons le débat sur tout. Nos choix de maintenant, détermineront notre avenir. La Guinée a de quoi se nourrir et se construire, même seule, mais elle a besoin d’organisation. Les institutions ne doivent pas être un problème, quand on sait que ce sont elles qui animent l’essentiel de la vie de la nation. Elles gèrent, suivent et évaluent les différentes actions. Elles doivent refléter la volonté de tous.
Par Jacques Lewa LENO