Pourquoi nos domiciles peuvent être relativement propres et les places publiques régulièrement sales ? Cette interrogation a tout son sens dans un pays où les populations semblent être en avance sur les institutions publiques en termes de rôles et de comportements.
Dès lors que les déchets ménagers et industriels constituent un flux et non un stock, sa gestion nécessite une politique réfléchie et pérenne conduite par des autorités compétentes en la matière. Dans la plupart des pays, cette tâche relève de la responsabilité des autorités communales qui se servent de leur légitimité de proximité pour impliquer les populations sur l’ensemble du processus.
Cela passe par la sensibilisation, le déploiement des moyens, la formation des agents, la collecte et le traitement des ordures et déchets etc. Ce qui suppose des opérations qui créent des emplois et génèrent des recettes publiques.
Malheureusement dans notre pays, ce sont les mesures populistes inopérantes qui sont souvent dictées par l’administration centrale. Tout porte à croire que leur objectif est la justification de dépenses fallacieuses et l’envie démesurée de visibilité auprès des esprits faibles qui sont des proies faciles à la manipulation.
À cette allure, la Guinée risque de devenir un danger écologique car la salubrité urbaine est une véritable problématique de santé publique et de confort de vie.
Un pays vieux de près de 64 ans, incapable de gérer des ordures, qui est en manque d’infrastructures hospitalières et de politique viable de santé publique, condamne sa population à subir les saisons et aléas de la nature à travers les épidémies et les pandémies.
Aliou BAH