L’audience criminelle dans l’affaire des événements du 28 septembre a repris ce 11 janvier 2023. Dès l’entame des débats, Me Lanciné Sylla, un des avocats d’Aboubacar Diakité dit Toumba, a demandé au capitaine Moussa Dadis ce que signifie le mot « Dadis ». Mais l’ancien président du CNDD a préféré ne pas répondre à cette question.
Lors de sa première comparution, Dadis avait affirmé que les événements du 28 septembre 2009 n’étaient qu’un complot planifié par le Général Sékouba Konaté et Alpha Condé, exécuté par le commandant Toumba Diakité. Mais vu que le capitaine avait soutenu Alpha Condé aux élections présidentielles de 2010, 2015 et 2020, il se demande comment alors a-t-il pu soutenir un tel homme après ce « complot ». Dadis insiste que sa décision était motivée par son intention d’empêcher un conflit intercommunautaire en Forêt.
Sur ses affirmations selon lesquelles Cellou Dalein a gagné la présidentielle 2010, il dit maintenir ses propos.
« Est-ce que vous avez conscience que dans ce procès, M. Cellou Dalein est votre adversaire ? » lui a demandé Me Sylla. Mais pour Dadis, cela « n’a aucune importance. »
« Est-ce que vous savez qu’il a été personnellement victime des événements malheureux du 28 septembre ? » lui interroge de nouveau l’avocat. Le capitaine Dadis réitère que si Cellou Dalein a été victime, c’est à cause de Toumba: « [Il est victime] par rapport à votre client qui est allé au stade et le rapport de M. Cellou Dalein en fait foi. Il n’y avait pas de tirs au stade. C’est lorsqu’il est allé qu’il a commencé à tirer, sinon les leaders avaient déjà fini de faire leurs discours. S’il est victime, c’est votre client Toumba. C’est lui qui a perpétré ce massacre.
Vous ne devez pas monopoliser la parole pendant qu’on est à une audience. »
Il a fallu que le président du tribunal rappelle à Dadis à plusieurs reprises comment il doit se comporter pour que les débats soient bien menés. Après ce recadrage, Dadis ne répond presque pas aux questions de M. Sylla. À chaque question il répond : »Je n’ai pas de réponse à cette question ».