La scène musicale africaine rayonne depuis des décennies bien au-delà des frontières du continent. Le magazine américain Rolling Stone s’est essayé à l’exercice périlleux de dresser la liste des 200 plus grands chanteurs et chanteuses de tous les temps. 7 africains ont retenu l’attention des contributeurs.
Le mensuel américain Rolling Stone a dévoilé plus tôt cette semaine son classement des 200 meilleurs interprètes de tous les temps. Pour ce faire, l’équipe du magazine et de fidèles contributeurs ont passé au peigne fin un siècle de musique pop.
La liste comprend des chanteuses et chanteurs des quatre coins du monde qui ont vécu et fait résonner leur voix à travers plusieurs décennies.
L’intervalle retenu et le choix d’accorder presque une exclusive aux chanteurs pop n’ont pas su faire l’unanimité. De quoi pousser de nombreux mélomanes à interpeller le magazine sur les réseaux sociaux car surpris de ne pas retrouver leur(s) artiste(s) phare(s).
Rolling Stone a rappelé qu’il s’agissait « de la liste des plus grands chanteurs, et non de la liste des plus grandes voix ». Puis s’est fendu d’une publication Instagram pour ajouter : « Ce qui compte le plus pour nous, c’est l’originalité, l’influence, la profondeur du catalogue d’un artiste et l’étendue de son héritage musical. »
Sans plus tarder voici les artistes africains qui figurent dans le classement du magazine américain :
Le Nigérian Burna Boy occupe la 197e place. Le chanteur qui a déjà décroché 3 nomination Grammy, de la meilleure performance musicale mondiale, a été félicité pour sa « voix […] douce tel du caramel ». Les contributeurs du magazine ont également mis en avant les « accents de basse profonds et ses polyrythmies follement sophistiquées » de celui qui remporté le Grammy de l’album musique du monde en 2020.
La 188eme place revient à un autre Nigérian et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du père de l’afrobeat. L’engagement politique de Fela Kuti et son ton plein d' »autorité », « direct » et « ferme » ont été mis à l’honneur. Dans les années 1970, sa boîte de nuit « The Shrine », fut un lieu de référence pour des stars mondiales comme Stevie Wonder et Paul McCartney.
Un des géants de la musique congolaise a été classé 178e meilleur chanteur de tous les temps. Le Congolais Tabu Ley Rochereau est réputé pour sa contribution immense à la Rumba congolaise. Il est aussi reconnu pour sa participation au sein du groupe African Fiesta National. Le magazine Rolling Stone a salué son timbre « ténor » dont les notes semblaient « flotter hypnotiquement dans l’air » et une voix « d’une douceur » quasi- « insoupçonnée ».
Mahlathini, alias le Lion de Soweto, était un chanteur sud-africain. C’est l’un des deux artistes de la nation arc-en-ciel à figurer sur ce top 200. Il a décroché la 153e place. Mahlathini est reconnu pour son énorme contribution à la musique mbaqanga. Dans les années 1980, il s’est régulièrement produit avec les Mahotella Queens, un groupe féminin en vogue qui avait déjà plusieurs années d’activité à son actif. Le mensuel américain a notamment fait l’éloge de son « grognement basso profundo » à faire « trembler les nuages ».
Un artiste de l’Étoile de Dakar pour représenter le Sénégal dans le top 70. Installé sur la 69e marche du classement, la pop star sénégalaise Youssou N’dour a, au fil des ans, combiné le mbalax de son pays avec la samba, le jazz, la soul et même le hip-hop. Le magazine américain a souligné le caractère « imposant » et une tessiture « ténor » qui frôle les sommets.
Surnommée tour à tour « l’Étoile de l’Orient », « la quatrième pyramide d’Égypte », « , « La voix des Arabes » ou plus sobrement « La Dame », Oum Kalthoum a incontestablement marqué son siècle. La diva s’est hissée à la 61e place. Une place incompréhensible pour de nombreux fans de celle qui a acquis pour elle-même la stature d’un symbole dans son pays et celle d’une icône dans le monde arabophone. Son « puissant contralto », capable de transmettre « une gamme » d’émotions époustouflantes « dans des chansons complexes », a séduit les contributeurs de Rolling Stone.
La chanteuse « Pata Pata » et l’une des « Mama » Africa » est la dernière voix du continent à figurer sur la liste américaine. La Sud-Africaine Miriam Makeba est classée 53e. Sa « personnalité vocale » foisonnante de l’a été saluée. Sa présence scénique, tour à tour « enjouée, robuste, souple et tranchante » est intemporelle. La militante anti-apartheid a parcouru le monde pour mettre en lumière les souffrances de nombre de ses contemporains, avec pour arme, sa musique et sa voix.
Les Américains Aretha Franklin, Whitney Houston et Sam Cooke sont respectivement classés meilleure chanteuse de tous les temps, deuxième meilleure et troisième.
AFP