Votre quotidien en ligne, Guineesouverain.com est dans la ville des agrumes pour une série de reportages sur le quotidien de la population de cette partie de la Guinée. Dans un article, nous, nous intéressons à la récurrence de cas d’incendie de plantations. Une phénomène qui occasionne plusieurs pertes estimées à des millions de francs guinéens.
Ces champs constituent pourtant la vie entière des planteurs et booste l’économie guinéenne. La plus part des victimes contractent d’ailleurs des prêts auprès des banques et ne savent plus à quel saint se vouer après que tous leurs efforts réduits en cendres.
Dans quel état se trouvent les victimes des incendies de plantations à Kindia, précisément dans la sous-préfecture de Friguiabhé ?
Mamadou Cissoko agriculteur et président du district de Friguiagbé centre 2, une des victimes tire le diable par la queue, nous explique d’abord, comment le feu a pris son champ.
«Cet incendie est survenu un vendredi avant le mois de ramadan. Mais, d’habitude, on ne part pas les vendredi, je me suis dis ce jour d’aller voir mon champ. À ma grande surprise, j’ai trouvé un grand feu qui avait brûlé tout mon champ et je ne connais pas l’origine».
Monsieur Cissoko déboussolé évalue les pertes qu’il a enregistrées dans ce sinistre.
«La perte est énorme. Puisque j’avais plus de 3 hectares d’ananas que je devais couper pendant le ramadan. L’argent investi peut aller jusqu’à 60 millions de francs guinéens. Même les équipements avec lesquels je travaille, tout a été brûlé, sans compter les difficultés que j’ai rencontrées lors des travaux champêtres. Depuis, je ne me suis pas encore retrouvé. J’ai contracté des prêts auprès des banques microfinances et des personnes ressources qui sont derrières moi pour rembourser leur argent» fait savoir.
Ne sachant pas où donner la tête, ce passionné de l’agriculture, sollicite l’aide de l’État et des personnes de bonnes volontés. Mamadou Cissoko plaide aussi pour la protection des agriculteurs. Une façon selon lui d’éviter ce genre de pratique.
«L’appel que j’ai à lancer à l’endroit de l’État, du Général Mamadi Doumbouya et des personnes de bonnes volontés, c’est de me venir en aide pour que je puisse me relancer et pouvoir rembourser les dettes. Car, je ne connais que ce travail. Une autre doléance, c’est de demander aux autorités, poster des gardes forets afin de trouver des solutions définitives à ce phénomène d’incendie d’origines criminelles qui aujourd’hui, est de trop dans la ville de Kindia (Friguiagbé) qui met plusieurs années de durs labeurs à l’eau», a exhorté cette victime.
Cet état de fait interpelle les spécialistes des questions agricoles. Mohamed Condé en est un. Ce conseiller agricole et chef service développement rural à Friguiagbé, affirme que les incendies des champs d’ananas sont une réalité. Il rappelle ensuite aux victimes ce que son service peut leur apporter.
«A Friguiagbé ici, le cas de brûlure dans les champs d’ananas est devenu un problème récurent. Chaque fois nous recevons des plaintes. Mais, ce qui est un peu compliqué, aux vues des victimes, je dois leur apporter une assistance financière, et moi je suis un technicien agricole. Je fais des évaluations, je remonte à mes chefs hiérarchiques, eux-aussi, remontent à qui de droit. Mais, je ne suis pas là pour les accompagner financièrement, ils doivent comprendre ça», précise t-il.
Cependant, ce spécialiste recommande quelques pistes de solutions pour freiner ce fléau.
«Ce que je peux leur dire comme conseil, c’est de délimiter, mettre des pare-feux autour de leurs champs pour éviter les feux venant d’ailleurs. Même le conseiller de l’ancien premier ministre Dr Bernard Goumou a été aussi victime», a laissé entendre ce technicien en service à ANASA (agence nationale des statistiques agricoles et alimentaires).
Au cours de ce reportage, Guineesouvrrain.com a pu obtenir une révélation. Il s’agit de certains agriculteurs qui prennent de l’argent avec des bailleurs, qui utilisent mal ce montant. Ils mettent du feu sur leurs propres champs pour détourner les attentions.
«Parfois, les feux ne sont pas d’origines criminelles, certains agriculteurs malhonnêtes prennent de fortes sommes d’argent avec d’autres individus vivants à l’extérieur et dépensent une petite partie. Pour ne pas que le bailleur s’en rende compte de ce qu’il a fait, il met le feu dans son propre champ pour dire à la personne qui a financé que l’incendie a ravagé le champ. Lui, après, il empoche le reste de l’argent qu’il n’a pas dépensé. D’autres peuvent aller jusqu’à prendre des images des champs brûlés qui ne leur appartiennent pas pour juste tromper l’apparence. Voilà encore une autre réalité ici», révèle Mamadou Cissoko victime d’une perte de 3 hectares d’ananas à Friguiagbé.
Depuis Kindia, Saliou Benjamin Camara pour Guineesouverain.com
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