Le taux de croissance au sein des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), s’est élevé en 2022 à 5,7%, en baisse de 0,4% par rapport à 2021, ont annoncé lundi les dirigeants de cette organisation réunis en sommet à Abidjan.
Les huit pays membres de l’Uémoa (Sénégal, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Mali, Niger et Burkina Faso) n’ont pas été épargnés par « les crises profondes qui affectent le monde entier », en particulier « les conséquences de la guerre en Ukraine », au moment même où « nos économies se relevaient du choc » de la crise liée au Covid, a souligné le président ivoirien Alassane Ouattara.
Outre le taux croissance passé de 6,1% en 2021 à 5,7% en 2022, l’inflation est passée au sein de l’union de 3,6% à 7,5% en 2022, a relevé M. Ouattara en estimant que ses pays membres avaient néanmoins su faire preuve de « résilience ».
Notant que la situation sécuritaire était « préoccupante » en raison « des attaques terroristes qui se multiplient » dans plusieurs pays de l’Uémoa, en particulier le Burkina Faso et le Mali, il a relevé qu’une partie des dépenses qui auraient dû être affectées « à l’éducation et la santé » l’ont été « à la défense et à la sécurité ».
Le sommet d’Abidjan s’est tenu au lendemain de celui à Abuja des quinze pays membres de la Cédeao à laquelle appartiennent ceux de l’Uémoa, qui a notamment décidé de créer une force régionale devant intervenir non seulement contre le jihadisme mais aussi en cas de coup d’Etat, comme la région en a connu plusieurs depuis deux ans.
Plusieurs pays ouest-africains sont en proie à la propagation jihadiste qui, partie du nord du Mali, a gagné le centre de ce pays, mais aussi le Burkina Faso et le Niger, et s’étend vers le sud et le golfe de Guinée.
Les armées nationales sont largement impuissantes et coopèrent avec des acteurs extérieurs, l’ONU, la France ou encore la Russie.
L’insécurité est un facteur primordial des coups d’Etat militaires qui ont secoué la région depuis 2020, au Mali, au Burkina et, pour d’autres raisons, en Guinée.
« Les dirigeants de la Cédéao ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire », a dit à Abuja Omar Touray, président de la commission de la Cédeao. Ils sont « résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des Etats membres », a-t-il affirmé.
AFP