Les Etats-Unis ont imposé des sanctions à l’encontre du fils du président du Zimbabwe, accusé de corruption, a annoncé Washington lundi, à la veille de l’ouverture d’un sommet entre Joe Biden et plusieurs dirigeants africains.
Emmerson Mnangagwa Jr, fils du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, a été ciblé par les départements américains d’Etat et du Trésor pour ses liens avec Kudakwashe Tagwirei. Ce dernier avait, avec sa société Sakunda Holdings, fait l’objet de sanctions américaines en 2020 pour corruption et violations des droits humains.
Les sanctions visent également l’épouse de M. Tagwirei, Sandra Mpunga, un de ses proches, Obey Chimuka, et un responsable de sa société, Nqobile Magwizi. Ainsi que deux sociétés contrôlées par M. Chimuka, Fossil Agro et Fossil Contracting.
Kudakwashe Tagwirei « a utilisé ses relations avec de hauts fonctionnaires zimbabwéens pour obtenir des contrats avec l’Etat et bénéficier d’un accès privilégié à des devises, y compris le dollar américain ». Puis il a « fourni des articles à prix élevés, tels que des voitures onéreuses, aux hauts fonctionnaires du gouvernement zimbabwéen », a détaillé le Trésor dans un communiqué.
« Depuis le départ de l’ancien président zimbabwéen Robert Mugabe en 2017, Tagwirei a utilisé un ensemble de relations commerciales opaques et sa relation continue avec le président Mnangagwa pour développer considérablement son empire commercial et récolter des millions de dollars américains », a ajouté le ministère.
Obey Chimuka, un de ses proches, a bénéficié d’importants contrats de programmes gouvernementaux, selon le Trésor, qui souligne qu’Emmerson Mnangagwa Jr « a été en charge des intérêts commerciaux du président liés à (Kudakwashe) Tagwirei ».
Economie à l’agonie
Ces sanctions ont été annoncées la veille de l’ouverture à Washington d’un sommet entre les Etats-Unis et l’Afrique. Le président américain Joe Biden va y recevoir une cinquantaine de chefs d’Etat du continent.
La Maison Blanche a annoncé lundi après-midi que les Etats-Unis allaient « consacrer 55 milliards de dollars à l’Afrique dans un grand nombre de secteurs », sur trois ans.
Le président Mnangagwa ne prévoit cependant pas d’y assister. Le ministre des Affaires étrangères du Zimbabwe, Frederick Shava, représentera le pays, selon une liste de participants attendus.
Emmerson Mnangagwa, 80 ans, est arrivé au pouvoir en 2017 après le départ forcé du président Robert Mugabe, qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 1980.
L’économie du Zimbabwe est depuis des années à l’agonie, plombée par une inflation galopante, des coupures d’électricité endémiques et une pauvreté criante.
AFP